MUSÉE DE L'ARMÉE
La collection de dessins du Musée de l'Armée
Renommé pour ses armes, armures anciennes et uniformes, le musée de l’Armée abrite une collection de dessins encore peu connue, estimée aujourd’hui à 10 000 œuvres.
La sélection proposée dans cette exposition, allant du XVIe au XXIe siècle, invitait à découvrir la diversité de cette collection et a permis d’observer le vaste champ thématique que peut offrir le monde militaire, sans oublier le site dans lequel est aujourd’hui abrité cet ensemble, l’Hôtel des Invalides.
Mai Van Nam
La Partisane, 1966.
Inv. 2019.64.3,
H. 38,7 ; L. 54,3 cm
FONDATION CUSTODIA
COLLECTION FRITS LUGT
Hommage à Ger Luijten
Le Salon du Dessin a souhaité s’associer aux nombreux hommages rendus à Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia, décédé soudainement le 19 décembre 2022.
Une sélection de douze œuvres choisies parmi ses acquisitions faites au Salon, ainsi que chez d’autres participants à la Semaine du Dessin au cours de son directorat, a été présentée à cette occasion.
© Yannick Pyanee
2022
MUSÉE DU GRAND SIÈCLE
Dessins de la donation Rosenberg
Georges Siffredi, Président du Département des Hauts-de-Seine, a inauguré le pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle, installé au Petit château de Sceaux, au sein du Domaine départemental de Sceaux. Ambitieux projet culturel duDépartement, le musée du Grand Siècle doit ouvrir ses portes dans l’ancienne caserne Sully à Saint-Cloud fin 2025.
Le pavillon de préfiguration s’installe au Domaine départemental de Sceaux aux côtés du musée consacré à l’art de vivre et au goût français de Louis XIV à Napoléon III.
Le Petit château accueillera la Mission de préfiguration du musée du Grand Siècle durant les quatre prochaines années. Celle-ci a été créée dans un triple but : concevoir le projet scientifique et culturel du futur établissement, développer ses collections, et mettre au point le projet architectural et scénographique.
Michel DORIGNY (1616-1665)
Homme barbu ailé
22,5 x 20 cm
© Suzanne Nagy
MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
Achille Duchêne et le spectacle des jardins
Dessins du Musée des Arts Décoratifs
Georges Siffredi, Président du Département des Hauts-de-Seine, a inauguré le pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle, installé au Petit château de Sceaux, au sein du Domaine départemental de Sceaux. Ambitieux projet culturel duDépartement, le musée du Grand Siècle doit ouvrir ses portes dans l’ancienne caserne Sully à Saint-Cloud fin 2025.
En 1913, le musée des Arts décoratifs consacre une exposition rétrospective à L’art des jardins en France du XVIe au XVIIIe siècle, à l’occasion du troisième centenaire de la naissance d’André Le Nôtre. De nombreuses pièces sont prêtées par l’architecte paysagiste Achille Duchêne, que l’on a parfois qualifié de « réincarnation » du jardinier de Louis XIV. De fait, l’art d’Henri Duchêne (1841-1902) et de son fils Achille (1866-1947) a profondément marqué notre perception des jardins du Grand Siècle. Qui admire les jardins de Le Nôtre à Vaux-le-Vicomte contemple en réalité leur re-création d’abord par Henri, vers 1898, puis par Achille vers 1923, sous forme de variation sur les vues gravées par Israël Silvestre autour de 1660. A Courances ou à Champs-sur-Marne, les jardins classiques sont aussi des jardins modernes, des jardins « à la manière de ». Devenus maîtres dans l’art de faire revivre le jardin à la française, les Duchêne se voient confier, à travers le monde, les jardins de vieux châteaux ou de demeures récentes en néo-styles, du Palais-Rose de Boni de Castellane à Paris à la villa Ephrussi de Rothschild sur la Riviera, du château de Blenheim du duc de Malborough près d’Oxford jusqu’aux abords de San Francisco, en Californie, au château de Carolands.
Achille DUCHÊNE et Henri BRABANT,
Fêtes de l’Abondance.Féérie nocturne dans le parc éducatif.
Pierre noire, grattage et gommage, vers 1935
Paris, Musée des Arts Décoratifs, inv. CD 3027.101
Don de l'épouse de l'artiste, Gabrielle Duchêne, 1949
2021 & 2020
MUSÉES DE MARSEILLE
Trois siècles de dessins des musées de Marseille :
La nature dans tous ses états
Provenance des œuvres
Le musée des Beaux-Arts de Marseille, le musée Grobet-Labadié et le musée des Arts Décoratifs, de la Faïence et de la Mode
Commissaires
Commissariat général : Xavier Rey, directeur des musées de Marseille
Commissariat scientifique : Luc Georget, conservateur du musée des Beaux-Arts de Marseille et Gérard Fabre, assistant au musée des Beaux-Arts de Marseille
Anonyme, XVIe siècle
Choux
Aquarelle sur parchemin (Marseille, musée Grobet-Labadié)
© Ville de Marseille, Dist. RMN-Grand Palais / image des musées de la ville de Marseille
La présence des Musées de Marseille au Salon du dessin est l’occasion de présenter un ensemble choisi de feuilles provenant de son cabinet d’arts graphiques ainsi que des deux autres musées de Marseille possédant également un fonds ancien, le musée Grobet-Labadié et le musée des Arts Décoratifs, de la Faïence et de la Mode.
Pour faire écho au thème retenu par les prochaines Rencontres internationales du Salon du dessin, l’Art des jardins et de la botanique, un choix a été fait dans ces trois collections sur le thème de la nature, pris dans ses aspects les plus divers.
Anonyme, XVIIe siècle
Arbres
Plume, crayon, encre et lavis d’encre brune sur papier (Marseille, musée des Beaux-Arts)
© Ville de Marseille, Dist. RMN-Grand Palais / image des musées de la ville de Marseille
Le cabinet d’arts graphiques du musée des Beaux-Arts s’est progressivement constitué au cours du XIXe siècle. Les écoles italiennes et surtout françaises du XVIe au XIXe siècles en forment la part la plus nombreuse. L’une de ses originalités, à l’image de la collection de peinture et de sculpture, est de réunir des œuvres témoignant de la richesse et du dynamisme de la création artistique en Provence. Un musée finit toujours par refléter son environnement artistique, et au cours de ses deux siècles d’existence, la trilogie habituelle de l’enrichissement d’une collection publique, acquisitions, dons et legs, a fini par reproduire le mouvement des arts en Provence tout comme les goûts du collectionnisme de l’élite locale, celui des Borély au XVIIIe siècle ou d’Émile Ricard, Charles Magne ou Hippolyte Mireur pour le siècle suivant.
Deux des musées de Marseille sont d’ailleurs issus au début du XXe siècle de la générosité de collectionneurs : le musée Grobet-Labadié, l’hôtel particulier où Marie Grobet avait vécu sa passion pour les arts, et le musée Cantini qui avant de devenir le musée bien connu d’art moderne de Marseille, abritait la remarquable collection d’art ancien du marbrier et mécène Jules Cantini.
Jean-Honoré Fragonard
Les Cascatelles de Tivoli
Sanguine
(Marseille, musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode)
© Ville de Marseille, Dist. RMN-Grand Palais / Claude Almodovar
L’intérêt pour les arts graphiques tenait une belle part chez ces deux amateurs. De belles réattributions ont été encore faites récemment parmi les œuvres qu’ils avaient réunies, à l’occasion de l’exposition L’Art et la Manière qui présentait les dessins français du XVIIIe siècle des musées de Marseille. Le XXe siècle a finalement été une période heureuse pour le dessin à Marseille, puisque que c’est en 1964 que Maurice Feuillet fait don à la Ville de Marseille, pour une présentation au château Borély, d’un remarquable ensemble de feuilles parmi lesquelles dominent les plus grands maîtres du XVIIIe siècle français.
C’est dans ce patrimoine encore trop peu connu qu’ont été sélectionnés ces dessins. Du XVe au XIXe siècles, des œuvres de Puget, Huet, Fragonard, Hubert Robert, Díaz de la Peña, ou de provençaux moins connus, comme Coste, David de Marseille, Constantin, Roqueplan ou Colla, nous ouvrent une fenêtre sur la richesse des collections des musées de Marseille.
2019
CHAUMET
Dess(e)in de nature
Chaumet 12, place Vendôme 7001 Paris
165, boulevard Saint-Germain 75006 Paris
Joseph Chaumet (1852-1926), atelier de dessin
Étude documentaire de feuillages, clématite, renoncule, fraisier des bois, aubépine, lierre et liseron, vers 1885 Clematis sp., Ranunculus sp., Fragaria vesca, Crataegus monogyna, Hedera helix et Calystegia sepium
Crayon graphite, lavis et rehauts de gouache sur papier translucide, 255 x 181 mm. Collection Chaumet Paris, inv. BDC-012-1.
Riche de quelques soixante-six-mille numéros, la collection de dessins de la Maison Chaumet, mémoire majeure de l’histoire de ses créations depuis la fin du XVIIIe siècle et ressource privilégiée des inspirations d’aujourd’hui, conserve les traces d’une production foisonnante qui, inspirée par le monde végétal, forme le cœur de son tempérament.
De l’étude documentaire à l’esquisse d’un diadème, d’un devant de corsage ou d’une broche, du projet initial au gouaché, parfois irisé des pierres que l’on destine à la création du bijou, Dess(e)in de nature révèle la justesse et la poésie avec lesquelles les dessinateurs ont observé la nature et sont parvenus à la transcrire.
Sous la conduite de ses directeurs successifs, Jules Fossin (1808-1869), Jean-Valentin Morel (1794-1860) et Joseph Chaumet (1852-1928) notamment, qui tous furent attentifs à l’imitation et à l’interprétation d’une nature vivante, dans la tradition séculaire des grands maîtres des arts décoratifs, la flore tient un rôle essentiel.
Joseph Chaumet (1852-1926), atelier de dessin
Projet de broche papillon or, argent, diamant et rubis, vers 1890
Lavis et rehauts de gouache et de pigments dorés sur papier translucide, 72 x 112 mm. Collection Chaumet, Paris, inv. B-40-771.
Des bas-reliefs de Karnak aux papiers découpés d’Henri Matisse, les formes et les architectures végétales ont de tout temps représenté une source d’inspiration majeure pour les artistes. Dans cet esprit, l’illustration naturaliste s’est vue, à certaines époques, intégrée et déclinée dans divers domaines de la création.
À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, une figure va incarner cette déclinaison d’une histoire naturelle glorifiée dans les arts décoratifs : Pierre-Joseph Redouté (1759-1840). Sous l’impulsion et grâce au soutien de l’impératrice Joséphine, les œuvres de Redouté seront transposées comme autant de motifs dans le domaine de la céramique, de la mode... La joaillerie et l’orfèvrerie ne furent pas en reste et c’est encore une fois grâce à l’impératrice que la Maison Chaumet fit figure de pionnière en transposant la beauté de la nature dans ses créations.
Avec Dess(e)in de nature, Chaumet dévoile pour la première fois, à l’occasion du Salon du dessin, une sélection de son fonds de dessins qui illustre cette fluidité entre l’exactitude de l’observation naturaliste et l’émotion de la sophistication de la joaillerie.
Marc Jeanson
Joseph Chaumet (1852-1926), atelier de dessin
Projet de devant de corsage « marguerite », or, argent, diamant, vers 1890
Leucanthemum vulgare
Crayon graphite, lavis et rehauts de gouache sur papier translucide, 99 x 138 mm. Collection Chaumet, Paris, inv. BDC-003-2-1.
En attendant sa réouverture fin 2019 - début 2020, le musée Carnavalet – Histoire de Paris est l’invité de la 28e édition du Salon du dessin : il présente au Palais Brongniart une sélection de ses plus belles feuilles.
La collection de dessins du musée Carnavalet, riche de 25 000 œuvres, illustre l’histoire de Paris, tant dans son aspect topographique ou architectural que dans tous ses aspects historiques, les grands événements autant que l’histoire quotidienne.
Jean-Baptiste Maréchal
Le Palais du Luxembourg illuminé pour une fête publique, 1780
Plume, encre, lavis d’encre (©Musée Carnavalet / Roger-Viollet)
Le thème retenu, Fêtes et spectacles à Paris, du xviie au xxe siècle, qui fait écho au thème traité dans les Rencontres internationales, permet d’entrevoir la très grande richesse de cette collection : on y retrouve bien sûr cérémonies royales, processions religieuses ou fêtes révolutionnaires, mais aussi parades de rues, spectacles de foires et autres festivités populaires, ainsi que des projets de salles de spectacles (théâtres ou cirques). Les grands artistes côtoient les anonymes.
Toutes les techniques graphiques (crayon noir et sanguine, encre, pastel, gouache, aquarelle...) et toutes les époques sont représentées.
Charles de Wailly
Intérieur de la nouvelle salle de la Comédie Française (ancien projet non réalisé), 1776
Plume, encre noire et lavis d’encre sur papier (© Musée Carnavalet/Roger-Viollet)
Il est coutume de dire qu’à Paris, autrefois, tout était spectacle : les fêtes officielles comme les événements impromptus, tels les incendies, les exécutions capitales ou les émeutes. Le panorama à tracer est donc large. Qu’y a-t-il de commun entre les somptueux costumes des ballets de Louis XIV, inventés par Henri Gissey, et les danses dénudées des étudiants de l’École des Beaux-Arts saisies à vif par Yves Brayer en 1927 ? Peut-on tracer un lien entre fêtes royales, fêtes révolutionnaires et répu- blicaines ? Entre un récital intime saisi par Carmontelle et un homme-orchestre ambulant d’Opiz ?
La sélection proposée met l’accent sur la diversité, une des qualités fondatrices du musée Carnavalet dont l’ambition est de conserver toutes les mémoires de Paris, grandes, petites, officielles et populaires, anciennes et contemporaines.
Georg Emmanuel Opiz
Occupation russe à Paris : des soldats regardent un homme-orchestre accompagné d’une chanteuse, vers 1815
Plume, encre noire et aquarelle sur papier (© Musée Carnavalet / Roger-Viollet)
2018
CHAUMET
L’art du dessin chez Chaumet : Imaginer – Créer
Chaumet
12, place Vendôme 7001 Paris
165, boulevard Saint-Germain 75006 Paris
Les Salons Vendôme
Maison Chaumet
La Maison Chaumet, joaillier parisien depuis 1780, conserve dans son cabinet d’Arts graphiques près de 80000 dessins couvrant plus de deux siècles d’histoire. Cette collection unique au monde par sa diversité témoigne de l’extraordinaire richesse du patrimoine de l’une des plus anciennes maisons de joaillerie.
Le cabinet d’Arts graphiques s’est enrichi tout au long de l’histoire de Chaumet par le travail patient et créatif de ses dessinateurs. Il témoigne de la variété de ses sources d’inspiration, puisant tour à tour dans le xvIIIe siècle et le rocaille, le Romantisme et les courants historicistes du XIXe siècle (néo-mauresque, néo-gothique, néo-renaissance et néoclassique), traversant enfin les plus brillants courants artistiques du XXe siècle (l’Art nouveau, l’Art déco jusqu’à l’art cinétique) et explorant des continents lointains (Inde, Chine et Japon).
Le dessin est la première étape du processus créatif dans la conception d’une pièce joaillière. Il débute par des esquisses et des épures pour lentement parvenir à un dessin abouti qui connaîtra parfois de nombreuses modifications en fonction des désirs du client et de la disponibilité des pierres. Ce processus est resté le même jusqu’à nos jours, inscrivant la Maison dans une continuité depuis le XVIII siècle.
François-Regnault Nitot (1779-1853), atelier de dessin
Dessin à moitié du bandeau turquoise et brillants fait pour Marie-Louise, impératrice des Français, 1811
Plume et encre noire, traces de pierre noire, rehauts d’aquarelle sur papier vergé, 212 x 325 mm. Paris, collection Chaumet.
L’art du dessin chez Chaumet: Imaginer - Créer donne à voir une sélection de 38 dessins de diadèmes.
Emblème de la Maison depuis sa création, le diadème est et demeure au cœur de l’histoire de Chaumet. Depuis ses débuts, avec les prestigieuses commandes des impératrices Joséphine et Marie-Louise, Marie-Étienne Nitot (1750- 1809), fondateur de la Maison et joaillier de l’Empereur, et son fils, François-Régnault (1779-1853), portent à son plus haut niveau l’art du diadème. Il devient un instrument du pouvoir au service de la grandeur de l’Empire.
Sous la Restauration, les créations de Jean-Baptiste Fossin (1786-1848), qui succède aux Nitot, s’inspirent d’un naturalisme savant et botanique transposant avec grâce les élégances végétales et florales dans les plus surprenantes créations. La mode d’orner les chevelures de fleurs fraîches trouve dans l’expression joaillière un terrain à sa mesure et une vision renouvelée du diadème.
Le Romantisme inaugure l’une des périodes les plus emblématiques de Chaumet. Figure majeure de la Belle Époque, Joseph Chaumet (1852-1928) devient à partir de 1885 le dépositaire de l’héritage de la Maison tout en y apportant un modernisme sans précédent. Il positionne Chaumet au cœur du Paris des élégances en se réinstallant en 1907 place vendôme et répond avec virtuosité aux lignes sinueuses de l’Art nouveau. Les diadèmes se font courbes, néanmoins sa source d’inspiration reste résolument tournée vers l’art français et le Grand style du xvIIIe siècle, que ses clients voient comme la marque d’un raffinement aristocratique et d’une extrême élégance.
Jean-Baptiste Fossin (1786-1848), atelier de dessin
Projet de parure naturaliste, 1830-1850
Plume et encre brune sur papier, 281 x 418 mm. Paris, collection Chaumet.
Joseph Chaumet s’adjoint au sein de l’atelier de dessin, Edouard Wibaille (actif 1886-1903), auteur en 1899 d’un Rapport adressé à monsieur Chaumet au sujet des différentes phases traversées par la Joaillerie, Bijouterie & Orfèvrerie depuis quelques années et du parti qu’il y aurait lieu d’en tirer. Ses carnets de croquis soulignent la pérennité du style Chaumet et un goût de la mesure hérités de sa propre tradition.
Marcel Chaumet (1886-1964) reprend les rênes de l’entreprise familiale à partir de 1922. Tout en maintenant l’esprit Belle Époque, il inscrit Chaumet dans la modernité de son temps. Les diadèmes se métamorphosent sous l’Art déco en une sobre élégance pour incarner l’ordre, la couleur et la géométrie.
Nul autre joaillier n’a créé autant de modèles de bijoux de tête, quelque 3500 diadèmes auxquels s’ajoutent les bandeaux et les aigrettes perpétuant l’excellence joaillière.
MUSÉE D'ARTS DE NANTES
10, rue Georges Clemenceau
44000 Nantes
France
Directrice : Sophie Lévy
Commissaire de l’exposition : Cyrille Sciama
Co-commissaires de l’exposition : Adeline Collange-Perugi, Claire Lebossé et Hélène Retailleau
Jean-Albert Gorin, dit Jean Gorin (1899-1981)
Sans titre, 1970
Collage, papiers couleur et gouache, 508 x 503 mm
Don de l’artiste en 1978. Inv. : 978.3.7.C.
© Droits réservés (photo : Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes)
Après six ans de travaux, le Musée d’arts de Nantes a été inauguré en juin 2017. Rénové et agrandi par les architectes londoniens Stanton & Williams, il jouit de nouveaux bâtiments pour accueillir l’art contemporain (le Cube), une bibliothèque de recherches et un cabinet d’arts graphiques.
Le nouveau musée est en mesure de présenter 30% d’œuvres supplémentaires au public. Doté de nouveaux espaces pédagogiques et outils numériques, le Palais de 1900 a bénéficié d’une rénovation fondamentale de ses verrières et de son éclairage, de la réfection de ses façades, d’un traitement de l’air ou de la création de réserves de proximité, avec des ateliers techniques indispensables.
L’accueil du public a été privilégié, avec un nouvel auditorium, une librairie-boutique, un restaurant et un nouveau parcours muséographique. Techniques et périodes dialoguent dans les salles, mêlant peintures et dessins mais aussi gravures, photographies, vidéos et installations.
Jacques-Louis David (1748-1825)
L’Allégorie de la Révolution à Nantes
Plume, encre, lavis, mine de plomb, pierre noire, mise au carreau sur papier, 304 x 439 mm. Achat à la Galerie de Bayser en 2011. Acquis avec l’aide de l’État et de la Région des Pays de la Loire (FRAM). Inv. : 11.2.1.D. (photo : Pauline Betton/Musée des Beaux-Arts de Nantes)
Le cabinet d’arts graphiques du Musée d’arts de Nantes conserve un fond important de dessins du XVIIIe siècle à nos jours. De Jacques-Louis David à Odilon Redon, de Jules-Élie Delaunay à Christine Meisner, la collection compte pas moins de 13 000 dessins et estampes, réunis dans un nouveau bâtiment. Ce cabinet conserve majoritairement des dessins et estampes du XIXe siècle qui font sa réputation, mais également un fond d’art moderne méconnu. Le choix opéré pour cette présentation inédite au Salon du dessin s’est porté sur certains des axes forts du musée.
Deux acquisitions récentes sont ici présentées : L’Allégorie de la Révolution à Nantes de Jacques-Louis-David (1748- 1825), spectaculaire projet abandonné par l’artiste, et le Portrait de Louise Vernet par Horace Vernet (1789-1863), son père. Ces deux œuvres font chacune écho aux fonds d’art ancien issus de la collection de l’ambassadeur François Cacault, acquis par la Ville de Nantes en 1810 et à l’importante collection des années 1830 issue du fonds Clarke de Feltre, léguée au musée en 1852. Ces deux dessins dialoguent avec des ensembles historique- ment constitués (Jules-Élie Delaunay, Luc-Olivier Merson) qui font la renommée du fonds: le musée conserve en effet pas moins de 2700 dessins de Jules- Élie Delaunay (1828-1891), et près de 400 œuvres de Luc-Olivier Merson (1846-1920). D’ailleurs, à l’occasion du Salon du dessin, le Musée d’arts de Nantes organise une exposition dossier consacrée à Merson, illustrateur et décorateur (16 mars – 17 juin 2018).
Odilon Redon (1840-1916)
Le Prisonnier ou Le Captif, vers 1880
Fusain sur papier, 520 x 370 mm. Signé en bas à gauche : Odilon Redon. Achat à la Galerie Paul Prouté en 1993. Inv. : 993.13.1.D. (photo : Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts de Nantes)
L’importance de l’art moderne et contemporain qui dialogue dans le nouveau parcours du musée avec les œuvres d’art ancien est aussi évoquée ici avec les œuvres de Jean Gorin (1899-1981) et Christine Meisner.
Le travail de Gorin, très influencé par Piet Mondrian, témoigne d’un certain héritage de l’abstraction géométrique, de 1920 à 1977. Le musée conserve plus d’une centaine de ses œuvres.
Quant à l’artiste berlinoise Christine Meisner, née en 1970, elle a beaucoup travaillé sur les thèmes du colonialisme et de la diaspora, ce qui l’a amenée à séjourner en Afrique, mais aussi au Brésil. Sa série de portraits s’inscrit dans son interrogation sur l’identité et les origines, mais également sur les relations de pouvoir entre les individus à l’échelle des populations.