Les Rencontres Internationales
du Salon du dessin
Depuis 2006, le Salon du dessin organise chaque année des « Rencontres Internationales » autour d’un thème,
un colloque dont les actes sont publiés.
- Palais Brongniart / Petit auditorium, 1er étage
- Accès libre pour les détenteurs d'un titre d'accès au Salon du dessin
- Réservation conseillée. Disponible prochainement
Paul Cezanne (1839–1906)
Apotheose de Delacroix, 1878–80
Graphite, encre et aquarelle sur papier vélin, 20 x 23.3 cm, The British Museum, London © The Trustees of the British Museum
« Le dessin au prisme de sa matérialité »
est le thème des journées d’étude de 2026 et 2027.
Direction scientifique
- Sarah Catala, élève conservatrice du patrimoine, Paris, Institut National du Patrimoine,
- Valentine Dubard de Gaillarbois, conservatrice-restauratrice d’arts graphiques, Paris, Musée des Arts décoratifs
- Axel Moulinier, Chercheur affilié à l’IRHiS (Institut de recherches historiques du Septentrion: IRHIS – UMR 8529), Lille, Université de Lille.
Le dessin au prisme de sa matérialité
Pour les théoriciens de la première modernité, tous les arts reposent sur le principe du dessin. Ce dernier s’est imposé comme la production d’une première pensée qu’un artiste « met au jour avec le secours du crayon ou de la plume » selon l’Encyclopédie.
Cette définition suppose le primat du dessin à toute création ultérieure et s’articule implicitement avec un critère matériel essentiel : le papier comme support.
Paradoxalement associé à la conservation de la mémoire depuis le récit de Pline sur la fille de Dibutade (traçant l’ombre de son amant sur un mur pour en garder le souvenir), le dessin est un médium fragile, de nature périssable dont la création et la conservation reposent sur des enjeux matériels.
En Europe, dès l’époque moderne, le dessin apparaît comme un remarquable espace d’expérimentation, à l’exemple de l’esthétique de l’esquisse, des usages du papier préparé, de la technique de la contre-épreuve, de l’utilisation de maquettes d’architecture en papier ou encore des pratiques de collage et de calque.
L’évolution technique des domaines afférents aux arts graphiques a conditionné le développement des supports (papier vergé ou à l’invention du papier vélin, papier coloré ou huilé) et des éléments techniques (miroir, tire-ligne ou le pantographe).
Parallèlement, le dessin a un aspect documentaire en ce sens qu’il contribue, notamment par les pratiques de annotations à analyser le déroulé d’une production d’atelier, à la production de connaissances en histoire de l’art, en sciences (entendues au sens large, naturelles ou géographiques).
Enfin, le dessin est à la source de mutations sociales et entrepreneuriales. Au cours des siècles, on constate l’apparition de divers statuts sociaux liés aux pratiques du dessin, comme l’apparition de métiers de dessinateur dans les manufactures, monteur-restaurateur, la reconnaissance des collectionneurs et des amateurs et le développement du commerce de matériaux et autres supports, de dessins et de fac-similés notamment.
Les deux sessions des XIXe Rencontres Internationales du dessin envisagent d’explorer la matérialité du dessin, du développement de la production de papier vergé, observée en Europe dès le XVe siècle, jusqu’à nos jours.
Les communications aborderont la question des :
- supports : amélioration technologique, spécificité technique, usages variés
- des matériaux et des techniques
- des pratiques artistiques ainsi que les méthodes de reproductibilité faisant intervenir la matière même du dessin
- des pratiques posthumes : démantèlement, restauration, marques et inscriptions exogènes… médiums. Ces pratiques sont celles des acteurs de la matérialité du dessin : artistes, restaurateurs, monteurs, acteurs du marché de l’art, collectionneurs.
Paul Cezanne (1839–1906)
Apothéose de Delacroix
1878–80
Graphite, encre et aquarelle sur papier vélin
20 x 23.3 cm
The British Museum, London
© The Trustees of the British Museum
En faisant une place à la matérialité dans le monde du dessin, il s’agit de dépasser de l’approche attributionniste du connoisseurship et de la logique de subordination du dessin à toute autre production, pour faire dialoguer de nombreuses disciplines : histoire de l’art, conservation et restauration du patrimoine, artisanat du papier, ingénierie, chimie et sciences, afin de susciter de nouveaux échanges sur la matérialité du dessin.
Les communications dureront 20 minutes et seront problématisées autour d’un cas d’étude ciblé en partant d’œuvre.
Les quatre journées seront organisées par thématiques, en 2026 avec deux sessions consacrées l’une au support, l’autre aux matériaux des œuvres, et en 2027, l’une aux gestes des artistes, et l’autre aux gestes posthumes (acteurs du marché et de la restauration).
Paul Cezanne (1839–1906)
Esquisses de personnages et versets de Baudelaire
1878–80
Graphite sur papier vélin
20 x 23.3 cm
The British Museum, London
© The Trustees of the British Museum
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